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Combien gagne un réparateur Cyclofix à Paris ?

Temps de lecture : 5 minutes

Combien gagne un réparateur Cyclofix à Paris ?

Lorsqu’on analyse les données de fréquentation de notre FAQ dédiée aux futur·es réparateur·ices, il apparaît clairement que la question des revenus est celle que tout le monde se pose en premier.

Et c’est normal. Tout passionné qu’ils et elles sont par le vélo, sa mécanique, et leur mission (entretenir le plaisir de rouler), les réparateur·ices Cyclofix ne vivent pas (encore) d’amour et d’eau fraîche.

Alors, combien d’euros engrangent-ils à la fin d’un mois de réparations ?

Douchons tout de suite vos espoirs : il n’y a pas de réponse unique à cette question, et on ne vous vendra pas du rêve en affichant des chiffres super sexy mais irréalistes.

Pas de réponse unique ?
Non, car le réseau Cyclofix est composé de réparateurs indépendants. À ce titre, ils choisissent le volume d’heures qu’ils consacrent aux réparations, et les réparations qu’ils effectuent.
On peut donc consacrer 2 jours par semaine en moyenne à Cyclofix (c’est le volume minimal que l’on recommande), et mettre de temps en temps son activité en pause, tout comme charbonner 6 jours sur 7 plusieurs semaines consécutives. Dans ces conditions, faire une moyenne des revenus n’a que peu de sens.

Pas de chiffres super sexy ?
Non plus, on pourrait aussi balancer le classique “Gagne jusqu’à 6000€ par mois !” parce que certains réparateurs de notre réseau le font régulièrement. Mais ce serait un peu malhonnête : gagner 6000€ en un mois de réparations implique de beaucoup travailler, vraiment beaucoup ! Le mois suivant, on gagne moins car on éprouve le besoin de se reposer.
Gagner 6000€ suppose en outre une efficacité dans le travail qui est réservée à des réparateurs déjà très expérimentés, au fonctionnement bien rôdé.
Si vous lisez cet article, ce n’est probablement pas votre cas.

Un peu de mathématiques réalistes

Pour vous fournir une information utile sur les revenus qu’un réparateur peut dégager en réparant avec Cyclofix à Paris, on va donc se prêter à un exercice un peu théorique, mais très réaliste.

  1. Prenons le cas d’un réparateur qui souhaite consacrer 36h (tout compris) à son activité.
  • Il souhaite répartir ces 36h sur 4 jours dans la semaine, soit 9h par jour.
  • Il souhaite prendre 5 semaines de pause dans l’année.
  • Il souhaite consacrer une semaine à sa formation continue (le vélo évolue vite, il faut constamment se mettre à niveau).
  • Il ne le souhaite pas et nous non plus, mais on va rajouter à cela une semaine de pause un peu forcée (une blessure, un enfant malade à garder, un imprévu quelconque…).

Ça fait 45 semaines travaillées sur l’année.

2. Intégrons 2 données :

  • 40min, la durée moyenne d’une intervention
  • 15min, le temps de déplacement moyen entre 2 interventions.

55min : c’est donc le temps qu’il faut pour réaliser une intervention et aller sur la suivante.

3. Supposons enfin que ce réparateur consacre 1h par jour travaillé à des tâches de gestion (accepter les interventions qui rempliront son planning, appeler un client pour une prise d’information, se renseigner sur la disponibilité d’une pièce, reconstituer son stock, le ranger, en faire un inventaire partiel ou total…).

Il lui reste 32h dans la semaine réellement consacrées aux réparations.

Vous suivez encore ?

On a donc dit 55 minutes pour aller d’une inter à une autre, et ça pendant 32h, soit 1920 minutes.
1920/55 = 34,9 interventions réalisées dans la semaine. Arrondissons prudemment à 34 interventions hebdomadaires.

 34 réparations hebdomadaires, soit 8,5 par jour.

À sa 7ème intervention journalière réalisée, le réparateur facture 10€ supplémentaires à Cyclofix. C’est ce qu’on appelle le tarif “Journée chargée”.

4. Enfin, faisons entrer la tant attendue donnée clé : le gain moyen par réparation.
20€ par réparation, c’est la moyenne constatée à Paris du 15 mars au 15 juillet 2021.

Ce 20€ recouvre des cas extrêmes :

  • Des interventions rapides mais lucratives à la technicité élevée. Ex : purger un frein Magura HS33.
  • Des interventions longues et peu lucratives, sur des mécaniques parfois récalcitrantes. Ex : monter un panier ou un garde-boue sur un vélo pas vraiment fait pour les accueillir…
  • Des interventions sans aucune opération facturée, pour lesquelles le réparateur facture seulement 4€ à Cyclofix pour son déplacement. Ex : se déplacer pour une révision et tomber sur un vélo bon pour la déchèterie.

Nombre d’interventions hebdomadaires × Gain moyen par intervention = 34 × 20 = 680€

10€ (Tarif “journée chargée”) × 4 (Nombre de journées travaillées dans la semaine) = 40€

Ça fait 720€ de gain sur une semaine de réparations.

45 (Semaines travaillées sur l’année) × 720 = 32 400€

32 400/12 (Nombre de mois dans l’année 😅) = 2700€.

Notre réparateur gagne donc 2700€ par mois.

Et c’est tout ?
Ce sont ses revenus bruts d’indépendant, sur lesquels il doit payer des cotisations sociales. Elles dépendent de sa situation mais s’élèvent en général à 22%.
22% de 2700 = 594€ de cotisations à verser mensuellement.

Il reste 2106€.

Voilà, le gain net mensuel moyen d’un réparateur dont le volume de travail est raisonnable et soutenable.

Complètement net ?

  • Non, avec ce niveau de revenus, il va vraisemblablement devoir payer des impôts sur le revenu. Mais ça, ça dépend de sa situation personnelle.
  • Il doit réaliser quelques investissements réguliers pour être un réparateur au top : étendre sa gamme d’outils, la renouveler, entretenir son moyen de transport (les consommables du vélo principalement), prévoir un budget pour de la formation payante. On conseille de réserver 5% de ses revenus nets aux investissements pro. Soit dans notre cas 105€ par mois.

Une dernière chose
On ne souhaite en aucun cas en faire un élément de rémunération du réparateur, mais on est obligé de le mentionner : le pourboire.
Sur chaque intervention, nos clients peuvent en effet verser un pourboire par voie électronique, ou classiquement, de la main à la main.
Les réparateurs qui travaillent à temps plein disent gagner chaque mois environ 200€ pourboires.

Pour affiner l’exercice

Pour fournir un chiffre réaliste mais parlant, on a volontairement exclu quelques paramètres de notre démonstration.

  • L’expérience du réparateur : plus on est rôdé, plus les temps “morts” (i.e. le temps passer à ne pas réparer) comme le rangement de son paquetage sont minimisés grâce à des routines de travail efficaces.
  • Ses compétences et son outillage : des opérations à la technicité élevée sont plus rentables. À temps égal, une purge de freins hydrauliques ou la remise en service d’une assistance électrique rapportent plus qu’un changement de patins de frein.
  • Son niveau d’engagement : plus le volume d’heures consacré à la réparation est important, plus la rentabilité par heure l’est.
    Certains profils (l’étudiant passionné qui n’a qu’une journée et demie pour réparer, l’employé à mi-temps qui vient chercher une activité complémentaire) gagneront moins vite en efficacité. Ça ne veut pas dire que l’activité de réparation ne sera pas lucrative, mais on préfère être 100% transparent.
  • La saisonnalité : le taux de remplissage d’un planning varie beaucoup entre les bons mois (avril-mai-juin-juillet-septembre-octobre) et les mauvais (janvier-février). Il faut savoir l’anticiper et ajuster son volume de travail pour lisser ses revenus.
  • La zone d’exercice : il y a beaucoup de cyclistes urbains qui consomment notre service dans la zone est de Paris. Il y en a moins dans l’ouest, mais il y aussi beaucoup moins de… réparateurs.
    Ça tombe bien : l’application que nous développons pour les réparateurs leur permet de choisir le point de départ et d’arrivée de leurs tournées et une distance maximale entre deux interventions. Ceci leur permet d’opérer dans un périmètre géographique stable.

Convaincu·e ?

On espère que nos calculs sont clairs. On les a détaillés autant que possible pour montrer que notre raisonnement est réaliste, et pour permettre à chacun·e de refaire ses propres calculs selon le volume horaire qu’on souhaite consacrer à la réparation avec Cyclofix.

Si des éléments ne sont pas clairs, que des doutes ou des inquiétudes freinent encore votre envie de vous lancer dans la réparation de vélos en itinérance, écrivez-nous à [email protected], on en discutera bien volontiers.

Envie de rejoindre le réseau ?

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